Qu'est-ce que ça change ?
Les grandes plateformes comme Facebook ou Google doivent se mettre en conformité. En effet l'article 13 prévoit que ces entreprises sont désormais responsables des contenus diffusés. Elles doivent veiller à ce que le droit d'auteur soit appliqué; c'est-à-dire qu'il faut l'accord explicite de l'auteur pour diffuser son oeuvre. Par exemple, si vous souhaitez mettre une vidéo sur YouTube sans le consentement de l'auteur, ce dernier pourra aller en justice contre vous mais aussi contre YouTube.
Les plateformes sont donc désormais responsables en cas de plagiat. Elles sont en train de mettre en place des procédés pour filtrer les contenus lors de la mise en ligne. Mais ces filtres posent encore des interrogations...Par exemple, la citation et la caricature sont légales mais pourront-elles passer dans ce filtre ? Ou encore, existe-t-il un moyen fiable de mettre en place une authentification systématique de l'auteur ou du diffuseur ?
Si pour certains la réforme était très attendue, pour d'autres, elle inquiète :
"En 2014, un projet similaire lancé en Espagne avait conduit à la fermeture totale de Google News dans le pays. De plus, l’application d’une telle directive pourrait, selon le juriste Cyrille Dalmont et l’historien Jean-Thomas Lesueur qui s’exprimaient récemment dans une tribune du Monde, pousser les GAFAS visés à “s’empresser d’accroître le développement de leurs propres médias et chercher ainsi à se passer des médias traditionnels et de leurs contenus”."
Extrait de l’article "L’Europe adopte la réforme du droit d’auteur, concrètement ça va changer quoi ?" du site journaldugeek.com.
YouTube accuse le coup et déclare ne pas savoir comment faire pour mettre en application la loi sans couler l'entreprise.
"Susan Wojcicki, PDG de YouTube, a affirmé qu'il est impossible pour une plateforme comme YouTube de respecter les réglementations suggérées. Elle déclare que YouTube n'a pas les capacités techniques ou financières pour appliquer le type de restriction du droit d'auteur que l'Union européenne recherche. « L'approche du parlement est irréaliste dans de nombreux cas, car les titulaires de droits d'auteur ne sont souvent pas d'accord sur qui détient quels droits. Si les propriétaires ne peuvent s'entendre, il est impossible d'espérer que les plateformes ouvertes hébergeant ce contenu prennent les bonnes décisions en matière de droits », a-t-elle annoncé.